Étreindre la noirceur (2024)
Annie France Leclerc
Phytographie sur papier photosensible noir et blanc resin coated
Édition de 7 + 2 épreuves d’artiste
8x10 pouces / 20,32 cm x 25,4 cm
Prix de départ : 200 $
Attention : Payez le plus petit prix encore disponible. Arprim vous contactera pour noter le numéro de l'œuvre que vous souhaitez acquérir. Les œuvres vendues portent la mention Vendue.
Il y a un an et demi, je suis devenue maman. Depuis, la notion de jour et de nuit se mélange, d’abord durant les journées passées dans l’obscurité pour les siestes-contact, puis au fil des nuits faites de sommeil entrecoupé. À chaque réveil, j’ouvre l’œil dans la noirceur totale, je me demande quelle heure il est ; je m’exaspère de ne pas me rendormir facilement, d’avoir les paupières qui brûlent. Depuis la fin de mon congé de maternité, je travaille dans une chambre noire. Mon attention se partage entre la pénombre de la nuit et celle du laboratoire. Comment embrasser cet état de présence flottante, comment étreindre la noirceur ? Plus le temps passe, plus je laisse aller, moins je me demande quelle heure il est, plus j’accepte ces enchevêtrements, plus j’apprécie le papillotement des rayons lumineux avec les ami-es, la famille, mon enfant.
Cette édition comprend sept tirages. Afin de respecter la demande de Arprim de produire une édition de tirages reproductibles comme on le fait traditionnellement en arts d’impression, j’ai créé ces sept phytographies (phyto- pour plantes et -graphie pour écrire) en versant des décoctions de plantes sur chacun des papiers photosensibles, de façon à reproduire la même composition dans toutes les images. Toutefois, la nature des liquides étant ce qu’elle est, ils se sont déplacés à leur guise durant l’exposition du papier à la lumière, qui a duré 2h30. J’ai par la suite développé mes images photographiques dans les chimies habituelles pour le papier noir et blanc, en raccourcissant à chaque fois le temps passé dans le révélateur, créant ainsi des images de plus en plus lumineuses.
Annie France Leclerc est originaire de Rimouski et travaille à Montréal depuis maintenant quinze ans. Elle a grandi entourée par la forêt, ce qui a grandement influencé son rapport au monde. Outil de connaissance de soi et de compréhension du monde, la recherche-création d’Annie France Leclerc s’incarne dans une démarche processuelle lente. Dans ses explorations, l’artiste se laisse guider par sa curiosité, l’expérience vécue, les routines devenues rituels. Puis, elle s’attarde aux couleurs et aux masses formées par les sédiments qui se forment sous ses yeux. Les plantes, leur observation, leur culture et leur cueillette occupent une place importante dans son travail. Elles y deviennent encres, émulsions, pigments et teintures, et proposent de faire ressentir ce qui ne peut être dit. Dans ses œuvres installatives, Annie France aborde les questions de vulnérabilité, de présence, de protection, de transformation et de deuil. Pour y parvenir, elle travaille avec différents médiums : le textile, la photographie, le dessin, la peinture, la poésie, la performance et la vidéo. Sous toutes ses formes, son travail s’ancre dans une approche de réciprocité et de soin envers les milieux et les êtres avec lesquels elle entre en relation.
Ses œuvres ont notamment été présentées à la Galerie d’art Stewart Hall (Post-Invisibles 2024), au Centre d’exposition Expression (2024, 2022), à Vrille Art Actuel (2022), par Art Souterrain (2023), à la Galerie de l’UQAM (2021) et à L’imprimerie centre d’artistes (2021-2022). Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia (2012) et une maitrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2022).
Consulter le profil instagram de l'artiste