« Dans cette série, j’explore les moments très particuliers où chacun/chacune a pu faire l’expérience de se voir masqué. Que reste-t-il de notre image lorsqu’il en manque la partie inférieure ?

Les variantes montrent la multiplicité des interrogations.

Comme un readymade, le masque apposé sur le papier avant l’impression de la gravure qui représente un portrait masqué questionne le support et les matériaux utilisés. Mais le geste agit avant tout comme une surenchère ironique. Dans la version Autoportrait en bleu, l’exagération va jusqu’à l’introduction d’un carré bleu entre les deux morceaux de la gravure qui a été sectionnée en deux puis recollée. Comme pour exprimer l’expérience d’une épreuve et l’expérience de la résilience qu’elle suscite.

Le masque montre autant qu’il révèle. »

- Adeline Rognon, 2024

Adeline Rognon est une artiste multidisciplinaire impliquée dans le milieu culturel et communautaire québécois depuis une vingtaine d'années. Elle anime des ateliers de créations dans des centres d’artistes à travers la province.

C’est à la fin du siècle dernier, que Adeline Rognon complète conjointement ses études en Arts Plastiques à l’Université de Bordeaux III et aux Beaux-arts de la même ville. Mais c’est à Paris qu’elle décide de fonder ses propres éditions utilisant son patronyme disgracieux pour affirmer son identité. Elle est alors stagiaire dans l’imprimerie de la prestigieuse maison Arte Adrien Mæght. Démarche absolument existentielle dans un milieu peu ouvert aux voix féminines atypiques et non conventionnelles. Cette genèse a son intérêt puisqu’elle marque le début d’un amour pour l’encre et le papier, la chose imprimée qu’elle soit livre ou estampe. Et le goût de la liberté qui va la conduire à Montréal puis à se déplacer régulièrement d’un continent à l’autre.

À travers ses livres et ses gravures, elle questionne nos idées reçues et dérange notre perception des choses. Elle se place dans une temporalité différente en utilisant les caractères mobiles. Un soin tout particulier est apporté à chaque reliure qui est bien souvent unique.

Ses œuvres ont été acquise par La Bibliothèque nationale du Canada et celle du Québec, la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque municipale de Monaco, La Bibliothèque nationale du Luxembourg, la Bibliothèque Fourney (Paris), la Bibliothèque Universitaire de Lausanne, la Bibliothèque Lucy Scribner (Saratogra Spring), etc.

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